Les Ateliers Durables (LAD) constituent un collectif pionnier dans l'exploration du bien-être au travail. Dès l'origine en 2013, LAD développe une approche singulière qui met l'accent sur les liens entre la QVCT, la santé au travail et la RSE.
Plus récemment, en 2025, LAD a pris la forme d'une société à mission, qui marque une nouvelle étape importante dans l'évolution du collectif.
Dans l'interview qui suit, le Fondateur du collectif, Benjamin Combes, revient sur le projet d'origine et nous livre des clés sur le fonctionnement actuel du réseau et les projets futurs. (Propos recueillis par Céline Lemarquand).
Aujourd’hui, on fait des hackatons pour développer des nouvelles idées, mais dans mon cas, rien de tout ça, il a fallu du temps, du temps à ne rien faire aussi, et du recul. J’avais travaillé dans une ONG environnementale en Chine, puis comme consultant RSE, mais c’est seulement 2 ans après avoir posé ma démission et repris des études que le projet a pris forme.
Au départ, il y avait l’envie de créer des temps de discussion dans les entreprises autour des questions d’écologie. De manière simple et pratique, d‘où le concept d’atelier.
Et puis en parallèle, j’ai commencé à faire de la recherche et j’ai mené des enquêtes de terrain dans les quartiers en rénovation urbaine en région parisienne.
Je me suis dit : on ne peut pas aborder le sujet d’une manière technicienne, il faut l’ouvrir à la santé, au bien-être des équipes, aux usages et aux dysfonctionnements du monde du travail. D’où l’idée de constituer un collectif issu de plusieurs approches disciplinaires, comme j’avais pu l’observer à l’université.
Ça a donné cette couleur particulière aux Ateliers Durables, qui accueillent des professionnel·les de santé, des coachs, des psychologues ou des passionné·es d’écologie. Et ce beau monde discute et partage une aventure en commun au sein du collectif.
A l'occasion des 10 ans du LAD, nous avons réuni des membres de l'équipe et de notre collectif d'intervenant·es pour recueillir leurs impressions et parler de ce qui nous rassemble dans cette aventure.
J’ai l’habitude d’aligner les chiffres quand on me demande, ça donne une mesure du chemin accompli : je pense aux 40.000 personnes qu’on touche en moyenne chaque année par nos actions, ou encore aux 500 intervenant·es qui sont maintenant référencé·es dans notre réseau.
Mais on s’imagine tout de suite une grande structure, alors que ça reste très familial dans les faits.
On a un fonctionnement très souple, on se dispatche d’une semaine sur l’autre les demandes qui arrivent, on se retrouve au moins une fois par semaine ensemble, mais on change de lieu régulièrement. Le bureau fixe, ce n’est pas pour nous !
Le réseau d’intervenant·es est plus large, mais il y a un noyau dur d’une quarantaine de personnes, avec qui nous avons tissé des liens de confiance importants avec les années. Ils et elles savent qu’avec nous, on peut parler en toute franchise de ses doutes, de ses envies, de sa pratique professionnelle mais aussi de sa vie. Bref, qu’on ne les considère pas comme des prestataires, mais comme des membres de la famille. C’est très fort humainement, et c’est sans doute la plus belle réussite.
On est à un point de bascule. Nos sujets progressent, ils ont pris une place plus importante dans les stratégies d’entreprise, les attentes de nos client·es en matière de RSE par exemple ne sont plus les mêmes qu’au début.
Cela signifie aussi se concentrer sur quelques projets phares auxquels nous croyons énormément, comme la plateforme Alio qui met en lien les professionnel·les de notre collectif avec des salarié·es d’entreprise, au moment où celles ou ceux-ci rencontrent des difficultés. C’est un service sans équivalent aujourd’hui.
C'est un travail fondamental, cela nous aide à préciser où notre contribution à la société et au monde du travail est la plus forte et la plus différenciante. Nous avons passé plus d'un an et une dizaine d'ateliers collaboratifs avec nos cliente et notre réseau pour aboutir à notre raison d'être "Connecter le travail aux enjeux de société".
A l'issue, il y a des inflexions stratégiques et des renoncements, mais cette fois, ils arrivent sous l’impulsion du collectif. J’ai beaucoup de plaisir à voir cette intelligence collective à l'œuvre, et je suis curieux de savoir où elle va nous mener.