Digital Detox : un atelier pour apprendre à décrocher

Entretien avec Virginie, intervenante pour Les Ateliers Durables.
Propos recueillis par Marylène Khouri.

Bonjour Virginie. Pourrais-tu nous expliquer en quoi consiste ton atelier « Digital Detox » ?

Cet atelier a pour objectif de sensibiliser le participant au rapport qu’il entretient avec le digital dans sa vie professionnelle mais aussi dans sa vie personnelle. L’idée est de provoquer une prise de conscience de ses usages et de lui donner envie de reprendre la main sur ce qui ne lui convient pas… ou plus !
Nous avons plusieurs temps de discussion et débats pendant l’atelier, ce qui permet de réaliser que dans une même entreprise, avec les mêmes conditions et le même nombre de mails reçus, le ressenti et le comportement pour gérer ces derniers sont complètement différents d’un collaborateur à un autre. On termine enfin par une série de « solutions » à tester pour soi. Un peu une liste à la Prévert où chacun.e peut faire son marché.

 

Quelles sont les questions que l’on te pose le plus souvent ?

Malheureusement, j’ai souvent la question « comment sortir mon ado de son addiction digitale, il ne dort plus la nuit et passe ses journées devant les écrans » et là, ce n’est déjà plus de mon ressort ! Mais on peut travailler sur la prévention et c’est tout l’objectif de ces ateliers : toucher les personnes présentes bien sûr mais aussi donner des astuces à faire circuler autour de soi.

 

Et vous alors ? Accro ou réfractaire ?

C’est une autre question que l’on me pose très souvent ! Je suis accro bien sûr mais je régule au maximum et chaque atelier est ma piqûre de rappel. 

 

Dans la partie dédiée aux échanges de l’atelier, quelle histoire t’a le plus marquée ?

Il y en a deux : un monsieur qui a dit, très triste : « avant je fumais. Le dimanche soir je cherchais un tabac ouvert… Maintenant quand j’arrive quelque part, je cherche une prise ! »
Et ce dirigeant à qui un collaborateur a dit « quand je vois un mail de vous envoyé à 5h du mat, ça me fait penser à un mauvais coup de fil reçu la nuit … c’est rarement une bonne nouvelle ! ». Le patron a compris.

 

Quels sont pour toi les meilleurs ennemis et alliés du travailleur d’aujourd’hui ?

Ses meilleurs ennemis pour moi sont les e-mails mal utilisés, la multiplication de canaux de communication sans accompagnement, le reporting qui prend plus de temps que la production et .. les réunions bien sûr. Meilleurs alliés : la solidarité entre collègues, se parler, se faire confiance, se transmettre et échanger savoirs et savoir faire. Et le digital bien utilisé permet justement cela !

 

Que penses-tu de l’expression « bonheur au travail » ?

C’est pour moi un axe de travail permanent, une valeur ! Je suis une farouche activiste du Bonheur au Travail ! Pour moi on vit une époque de grande métamorphose : notre société est encore empreinte de vieux schémas sur le rapport au travail qui datent d’une époque où l’on passait sa vie dans une entreprise, ou la majorité des gens avait un travail pénible sans compensation ; on subsiste du coup avec cette croyance que le travail, c’est forcément dur et que le bonheur serait -au mieux- à la maison.
Aujourd’hui, le secteur tertiaire a explosé : on a plutôt 3 jobs en même temps, un bureau dans le salon, la pénibilité est due aux écrans et le risque sanitaire est de rester trop assis… Tout est à revoir et c’est fantastiquement intéressant !

 

Qu’est ce qui t’éclate dans ton travail au sein des Ateliers Durables ?

La variété des situations des personnes que je rencontre dans les ateliers : je suis tellement curieuse de ce que chacun a à raconter ! J’adore aussi aller aux ateliers de mes confrères et consœurs : un vrai cadeau quand c’est possible.

 

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