La régulation émotionnelle en entreprise

Prendre la parole devant les autres, gérer un différend avec un.e collègue, oser parler franchement avec son manager… autant de situations qui empoisonnent notre quotidien de travail et nous confrontent en réalité à nos peurs. Pour désamorcer le mécanisme, la régulation émotionnelle propose une méthode inédite et efficace, centrée sur les sensations physiques.

Valérie B., praticienne en régulation émotionnelle et intervenante pour LAD, nous explique pourquoi autant d’entreprises commencent à former leurs salariés.

La régulation émotionnelle, un nouvel enjeu de performance pour les entreprises ?

De récentes études menées par la Harvard Business School, le M.I.T. et Google ont montré que le 1er facteur qui explique et détermine la performance d’une équipe est « la sécurité psychologique », c’est à dire la sécurité dans les relations personnelles entre membres d’une équipe et le sentiment de sécurité intérieure. Si je me sens en sécurité, je n’ai pas … peur !

Car oui, la peur est omniprésente dans les entreprises.
Pas seulement la peur panique de l’avion ou de la foule, mais bien la peur du quotidien, consciente ou inconsciente, petite ou grosse, et qui nous fait parfois réagir bizarrement.

  • « je me mets dans tous mes états quand je reçois certains mails »
  • « je suis mal à l’aise quand je dois appeler ce collègue »
  • « je me sens dispersé dès que je dois me mettre sur ce projet”
  • « je perds mes moyens quand je dois dire non »
  • « j’ai la boule au ventre quand mon manager me parle »
La peur de parler en public par exemple est la phobie sociale la plus représentée dans l’entreprise, que ce soit pour prendre la parole devant 300 personnes, comme pour donner son avis en réunion. C’est le cas d’Emmanuelle, commerciale en entreprise, que notre intervenante Valérie a accompagnée.

Soyons plus précis. On considère que nos peurs nous conduisent à adopter 4 comportements classiques :

  1. la fuite / l’évitement
  2. l’agressivité / la colère
  3. la perte de moyens / le blocage
  4.  la prise de pouvoir / le contrôle

En entreprise, cela va traduire par des postures et actions assez habituelles et tolérées : je me protège, je suis sur la défensive, je ne dis pas ce que je pense, je suis en résistance, je cherche à toujours avoir raison, je me justifie systématiquement, je critique, je suis victime etc.
Il semble aussi que la procrastination – mot qui a été le plus recherché en 2018 sur Google par les français – soit un comportement mis en place pour court-circuiter nos peurs. Je partais pour faire cela et me voilà à faire totalement autre chose. Je n’avance pas.

Pour résumer, chaque collaborateur a des difficultés qui lui sont propres, en réunion, en face-à-face, seul devant son ordinateur, difficultés émotionnelles qui vont influencer ses décisions, ses actions, et donc sur la performance de l’entreprise, ainsi que sur la qualité de vie au travail.

La proposition ici est d’utiliser la régulation émotionnelle pour se débarrasser de sa difficulté, d’une émotion indésirable ou d’un comportement inapproprié et retrouver ses pleines capacités d’action.

 

La régulation émotionnelle, méthode TIPI : comment ça marche ?

C’est une pratique inédite, basée sur les sensations physiques. Elle a été mise en évidence par un chercheur français, Luc Nicon. Il a découvert que nous avions tous une capacité naturelle physiologique – au même titre que notre capacité naturelle de cicatrisation, que nous pouvons solliciter simplement et rapidement quand nous sommes en perturbation émotionnelle. Spécialisé dans la pédagogie et les apprentissages, il a élaboré un protocole d’accès à cette capacité naturelle, qu’il a nommé méthode TIPI.

Elle consiste à ressentir les sensations physiques qui sont la base de la peur ou de la difficulté. On ne cherche pas à comprendre intellectuellement le pourquoi de la peur. C’est un processus de ressenti sensoriel et non d’analyse intellectuelle.
Quand je ressens une émotion désagréable, je ferme les yeux, je porte mon attention sur les sensations physiques présentes dans mon corps, je les laisse évoluer sans contrôle ni a priori … jusqu’à apaisement. 2ème exemple concret avec Laure, qui éprouve de la jalousie envers une collègue de travail.

 

Quelle différence avec la méditation pleine conscience en entreprise ?

La régulation émotionnelle est ciblée sur une difficulté émotionnelle concrète et précise. Là où les autres techniques de réduction du stress soulagent sur l’instant mais la difficulté revient lorsque la situation se présente à nouveau, la régulation émotionnelle vient résoudre définitivement et précisément cette difficulté.
Son processus est écologique (ressenti physique de l’instant et autonomie), simple (apprentissage court en 2 sessions de 1h et sans difficulté), rapide (la régulation en situation prend entre 10 et 60 secondes) et efficace (définitif car la perturbation ne revient plus jamais dans la situation).

Lors de la régulation émotionnelle, le cerveau se met dans un mode d’activité rarement atteint dans un état de veille, caractérisé par des ondes cérébrales « delta », typiques du sommeil profond chez l’adulte ou lors de la période gestation et jusqu’à quelques mois après la naissance.

Alors que des méthodes (comme le neurofeedback, la méditation de pleine conscience – mindfulness, etc …) privilégient le renforcement des zones d’inhibition de l’anxiété et de la douleur (production d’ondes Alpha dans les lobes frontaux du cortex), la régulation émotionnelle va réguler les perturbations émotionnelles qui génèrent les sensations corporelles (régulation des ondes Delta du tronc cérébral connecté au corps).

 

La régulation émotionnelle en entreprise : sous quelle forme ?

La régulation émotionnelle a déjà conquis en entreprise plusieurs centaines de collaborateurs qui ont pu aussi l’expérimenter tant dans le domaine professionnel que privé.

Il est possible de faire découvrir la régulation émotionnelle sous forme d’atelier collectif. La première session de 1 h est dédiée à l’apprentissage de la méthode. Durant les 2 semaines qui la suivent, il est demandé aux participants d’expérimenter le plus largement possible la régulation dans leur quotidien, tant professionnel que privé.

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A l’issue de ces 2 semaines, la 2ème session de 1h, préalablement planifiée, consolide l’utilisation de la régulation et ancre la pratique sur la base de vos expérimentations.

Pour ceux qui ressentent le besoin de se faire accompagner individuellement, il existe aussi des séances individuelles de 30 à 45 minutes, en présentiel, mais aussi à distance. Il faut compter généralement 2 à 3 séances pour une difficulté concrète et précise.

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