Révélée par la crise sanitaire, la question de la santé mentale a émergé de manière pressante dans le monde professionnel, alors qu'on constatait une hausse des cas de dépression, de burn out et des arrêts maladie.
Mais que recouvre réellement cette notion de santé mentale ? Et comment éradiquer à la source les facteurs de mal-être ? En m'appuyant sur mon expérience de consultante et intervenante RPS et QVCT pour Les Ateliers Durables, je vous livre 3 clés qui me semblent essentielles pour agir en profondeur.
Reconnue depuis 2005 comme une priorité à part entière par l’OMS, la santé mentale est selon elle un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ». La santé mentale n’est donc pas seulement, comme pour la santé physique, l’absence de troubles mentaux. Elle fait partie intégrante de la santé, elle en est à la fois un facteur et une résultante.
L'OMS prend d'ailleurs bien le soin de mentionner le travail dans sa définition de la santé mentale. Parce que l’environnement de travail fait partie de ses nombreux déterminants environnementaux (en plus de ceux biologiques et socio-économiques), il est essentiel d’intégrer la santé mentale des salarié·es dans une approche à la fois préventrice (RPS) et promotrice, car oui : le travail peut protéger la santé mentale des individus.
Et ce n’est pas un scoop mais la qualité des conditions de travail, au-delà de protéger la santé des personnes, contribuent à améliorer la qualité du travail réalisé.
De façon générale, prévenir les troubles de santé mentale liés au travail implique de combattre les risques à la source.
Cela se fait en portant d’abord une forte vigilance aux 6 facteurs de risques de Gollac dans la structuration et l’amélioration continue des conditions d’emploi et d’organisation du travail.
Il est nécessaire d'adapter vos engagements QVCT à la réalité métier de chaque personne. Une enseignante souhaitera disposer d’un temps institutionnalisé pour construire des projets éducatifs transverses avec ses pairs, un aide-soignant demandera à accorder le soin suffisant à ses patient·es sans les presser, une directrice de grand groupe privé valorisera d'être nouvellement invitée à participer à une réunion stratégique pour l’entreprise… Les leviers prioritaires de satisfaction au travail peuvent nettement diverger d'une personne à l'autre !
Dans tous les cas, mettre en discussion les irritants du travail pour les moduler en intelligence collective demeure un moyen de prévention des plus efficaces, par exemple à travers la mise en place des espaces de discussion sur le travail.
Néanmoins, de façon synthétique on peut retenir que la santé mentale des individus évolue en interdépendance avec la santé organisationnelle, qui suppose da faire travailler en intelligence collective un certain nombre de relais internes : les professionnel·les des RH, de la prévention, le CSE et les délégué·es syndicaux et syndicales, les différent·es managers sont évidemment des acteurs et actrices de premiers ordre, modèles et forces d’impact.
En matière de santé mentale, il existe un principe fort : les personnes en détresse sont relativement peu proactives dans la saisie d’aide. Les démarches RPS-QVCT doivent intégrer cette information capitale.
Quelle que soit la situation de détresse (violence interne, stress, épuisement…), il ne suffit hélas pas d’informer les personnes sur l'existence de ressources de soutien à la santé mentale pour qu’elles les saisissent en temps voulu. Plusieurs facteurs expliquent ce faible recours à l’aide :
Un constat qui nous a amené aux Ateliers Durables à développer une approche alternative pour prendre en charge les difficultés professionnelles des salariés, et à ouvrir la plateforme de consultations individuelles Alio avec une approche anonyme et non stigmatisante.
La psychologie sociale expérimentale a depuis longtemps montré que même lorsqu’elle existe, l’attitude favorable vis-à-vis d’une pratique ne suffit pas à engager le passage à l'action. C’est le cas par exemple du don du sang : une majorité de nos concitoyens et concitoyennes y sont favorables, mais combien passent vraiment à l’action ?
Dans les cas de burn-out, l’effet miroir que peut susciter l’entourage, qui alerte, aide à la prise de conscience et fait relai vers des soutiens, semble constituer un réel levier.
Ce constat global plaide largement en faveur de la diffusion d’une réelle culture de la co-vigilance et de « l’aller vers » entre pairs. Par le biais de formations sur la santé mentale ou de groupes de discussion, l'objectif est d'outiller concrètement et de légitimer chaque personne au travail à détecter, accueillir et orienter son ou sa collègue vers un appui professionnel (ressource internes ou externes).
C’est là tout l’enjeu par exemple des formations rapides en Premiers Secours en Santé Mentale professionnels (PSSM pro) qui fournissent les outils pragmatiques pour débanaliser et détabouiser le sujet en entreprise. Car savoir poser la question du mal-être à ses collègues et oser le faire, pourrait bien constituer l’outil pragmatique primaire de soft prévention qui manque encore aux organisations.
Aux Ateliers Durables, nous avons développé plusieurs expertises pour vous aider à anticiper et mieux appréhender la santé mentale au travail :
📈 Une branche Conseil en QVT pour l'analyse des situations de travail des diagnostics RPS-QVCT de votre organisation du travail ou le soutien à l’actualisation de votre DUERP
🎓 Des actions de sensibilisation et de formation ciblées, pour les managers ou les salariés :
📞Un accompagnement individuel pour les personnes en difficulté avec le Réseau Alio