Responsable Qualité de Vie au Travail (QVT) ou Responsable QVCT, un métier peu connu jusqu’à récemment, et actuellement en plein essor. D'après LinkedIn, il et elles seraient près de 6 000 désormais (avril 2024), trois fois plus qu'avant le Covid-19.
Comment devient-on Responsable QVT ? Quel est le profil des Responsables QVT en poste ? La réalité du métier est-elle aussi attirante qu'on peut le supposer ?
Focus sur ce nouveau métier, ses missions et les formations possibles pour y accéder.
Responsable QVT, un métier à haut risque
Burn-out, bore-out, risques psycho-sociaux, absentéisme, présentéisme… N’en rajoutez plus, la coupe est pleine. Cet inventaire à la Prévert, les entreprises en font leur pain noir quotidien. La charge mentale de leurs collaborateurs et collaboratrices s’avère de plus en plus lourde ; la détresse psychologique explose ; les épuisements professionnels se comptent dans la quasi-totalité des métiers.
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L’entreprise amène des maux… qu’elle se doit de résoudre. Et c’est là qu’intervient le ou la responsable QVT, atout majeur du bien-être en entreprise et superman - superwoman de nos sociétés contemporaines.
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Mais ériger ces personnes en super-héros n'est pas sans risque. Il y a quelques années, les Chief Happiness Officers ou Responsables du bonheur au travail ont été porté aux nues puis largement critiqués (Happycratie, Edgar Cabanas et Eva Ilouz, éd. 1er Parallèle) pour offrir une vision du bien-être au travail édulcorée et éloignée des préoccupations terrain des équipes.
L'arrivée des Responsables QVCT dans les entreprises témoigne néanmoins d'une importance plus grande accordée à ces sujets. En gagnant en maturité, les équipes se sont étoffées. Les missions qui concernent la QVCT sont aujourd'hui souvent divisées entre plusieurs personnes (Pôle QVCT, Chargé de mission QVT) ou partagées avec d'autres relais dans l'entreprise (Responsable de l’expérience collaborateur·trice ou Responsable communication interne).
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Pourquoi le métier de responsable QVT est-il primordial dans nos entreprises ?
Parce que dans un monde VUCA, entendez Volatilité, Incertitude, Complexité et Ambiguïté, améliorer la QVT et les conditions de travail est une nécessité, voire une question de survie, pour les entreprises.
La fonction RH a considérablement évolué pour intégrer ces enjeux et le métier de responsable QVT s'est déployé pour 4 raisons majeures.
1. Une raison de productivité : la QVT comme levier de performance
Investir dans la qualité de vie au travail favorise une meilleure performance économique à long terme. Selon une étude Bloom at work (aujourd’hui Lucca), une entreprise dont les salarié·es sont épanoui·es au travail est 43 % plus productive que la moyenne, ses employé·es sont en moyenne 86 % plus créatifs et créatives et déploient 65 % plus d’énergie dans leur travail.
2. Une raison économique : la QVT pour éviter les coûts du mal-être professionnel
Bien-être, santé financière et productivité sont étroitement liés. Selon le Cabinet Mozart Consulting, le mal-être au travail coûte 13 340 € par an et par collaborateur·trice. Plus loin encore dans le détail de ce coût considérable : 42 % sont liés au désengagement et aux turn-overs (démissions, ruptures conventionnelles), 23 % aux absences (arrêts maladies, accidents du travail), 35 % aux ruptures de contrat de travail du fait de l’employeur. Et ceci ne constitue que la partie émergée de l’iceberg…
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Vous pouvez y ajouter les coûts cachés liés à l’augmentation de la charge et du stress au travail, la baisse de l’engagement des équipes, la perte de compétences et de savoirs, la baisse de la QVT et de la satisfaction client, la dégradation de l’image de marque, la perte de temps pour la branche RH et le manager, la diminution de l’innovation, la hausse des RPS et TMS… 42 % des absences en entreprise sont liées à la qualité de vie au travail et à l’insatisfaction des salarié·es (Source : cabinet de conseil Ayming, Baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement 2018). Ce facteur arrive en tête dans toutes les catégories d’âge, devant les arrêts pour accident du travail/maladie professionnelle (31 %).
Quand on vous dit que votre métier de responsable QVT revêt un enjeu business majeur…
3. Une vocation marque employeur : la QVT pour attirer et fidéliser vos talents
Plus globalement, la QVT constitue, vous le savez, un pan crucial de la marque employeur de votre entreprise. En permettant d’améliorer le bien-être :
- Vous engagez et fidélisez durablement vos collaborateurs·trices (-65 % de turn-over dans les entreprises où il fait bon travailler - source : étude Lucca).
- Vous facilitez vos recrutements. Vous obtenez de meilleurs scores à la question « recommanderiez-vous à vos proches de travailler dans votre entreprise ? ».
- Vous améliorez votre notoriété et l’image de votre entreprise.
4. Un devoir : la QVT pour répondre aux obligations légales
L’employeur est tenu de « prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs·euses » (article L. 4121-1 du Code du travail). Les entreprises ont en outre un devoir de prévention de la santé mentale des collaborateurs·trices.
La loi sur la prévention santé au travail est entrée en vigueur le 31 mars 2022. Elle renforce l’obligation pour l’employeur de mener des actions préventives pour la santé de ses salariés·es. La QVT est devenue la QVCT avec le C intégrant les questions des conditions de travail. En tant que responsable QVT, vous vous attacherez ainsi à l’équilibre vie privée - vie professionnelle, l’égalité homme-femme, la lutte contre la discrimination, l’emploi des travailleur·euses handicapé·es, le droit à la déconnexion ou encore le bon fonctionnement du télétravail…
Responsable QVT, que fais-tu ? Focus missions
Fier·e de votre mission ? Assurément ! En tant que responsable QVT, vous employez votre énergie à améliorer la qualité de vie au travail ; vous vous dédiez au bien-être des femmes et des hommes œuvrant dans l’entreprise et leur (re)donnez du sens à leur travail.
Directement rattaché·e au service ressources humaines, vous exercez une mission transversale et intervenez tant auprès des salarié·es, des managers que de la direction.
Concrètement, vos missions évoluent autour de 4 axes :
- La mise en place de la politique QVT de votre entreprise et sa gestion
- L’organisation de la vie des salarié·es au travail et l’aménagement des espaces
- L’accompagnement des individus (salarié·es et managers)
- Le soutien à la fonction RH, en particulier sur les RPS et la RSE.
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Qui es-tu ? Le responsable QVT est… une femme d’expérience
C’est l’étude Moodwork de 2021 sur les dessous du métier qui le dit.
Les professions du Care sont majoritairement féminines. Le métier de responsable QVT ne fait pas exception. Il est 77% féminin. Si le métier est relativement jeune, la profession admet peu de juniors. 63 % du panel est âgée de 30 à 50 ans. La mission requiert en effet une bonne connaissance du monde de l’entreprise, et est généralement précédée par d'autres postes au service RH.
Où donc se trouve les Responsables QVT ? Plutôt dans les grandes entreprises, davantage enclines à créer un poste spécifiquement dédié à la QVT. 71% des responsables QVT interrogés dans cette étude Moodwork travaillent dans une entreprise de plus de 1000 salarié·es, parmi lesquels 20% agissent dans des groupes de plus de 10 000 employé·es.
Enfin, combien gagne-t-on comme Responsable QVCT ? Le salaire d’un·e responsable QVT varie entre 36 000 € et 70 000 € brut annuel, selon le profil de l’entreprise et son périmètre d’action.
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Comment devenir responsable QVT ? Focus formation
On ne naît pas responsable QVT, on le devient… pour peu que vous sachiez acquérir les nombreuses compétences nécessaires pour cette mission de haut vol.
Plusieurs chemins existent pour y parvenir. Logiquement, sont prisés des recruteur·euses les formations de niveau bac +5 telles que les masters spécialisés RH, orientés relations et QVT, ou encore les mastères spécialisés RH et management.
Vous pouvez également être issus d’une formation de droit (droit du travail, de la sécurité sociale, de la protection sociale…), voire en psychologie du travail, psycho-sociologie ou ergonomie. En matière de cursus universitaires, vous pouvez opter pour le DUT santé et qualité de vie au travail exécutif. Du côté des écoles, celles de commerce et de gestion RH vous proposent des cursus en management des RH. Vous pouvez choisir de vous spécialiser sur des questions de santé mentale, d’inclusion, de handicap, d’ergonomie.
À noter que, dans le cadre de la formation continue, vous pouvez compléter votre cursus par une formation certifiante par exemple celle « Conduite d'une démarche santé-qualité de vie dans les organisations » ou le DU « Conduire une démarche de qualité de vie au travail ».
Enfin, dans une petite entreprise qui n'aurait pas encore intégré cette fonction, vous pouvez être force de proposition, en montant par exemple un groupe de travail sur la QVCT, qui supposera d'assurer à terme un pilotage via un poste dédié. Beaucoup de ressources sont disponibles en ligne ou sur ce blog pour vous aider à acquérir une culture QVCT complète et à jour.
